CAN 2025 en Guinée, une organisation incertaine jusqu’au bout

Article : CAN 2025 en Guinée, une organisation incertaine jusqu’au bout
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6 septembre 2022

CAN 2025 en Guinée, une organisation incertaine jusqu’au bout

En 2014, la Confédération africaine de football attribuait l’organisation de la CAN 2023 à la Guinée. En 2019, la date est repoussée. Finalement, c’est en 2025 que la CAN aura lieu en Guinée suite à un glissement de calendrier. Mais 6 ans après l’attribution de la CAN à la Guinée, le gouvernement d’alors (Alpha Condé) et les autorités sportives n’ont fourni de gros efforts. Mis à part, le Comité d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (COCAN) et l’inauguration de son siège en 2019, rien d’autre.

Une priorité des nouvelles autorités

Alpha Condé est déposé par un coup d’Etat le 5 septembre 2021. Les nouvelles autorités en ont fait une priorité. Une priorité des priorités, pour preuve, l’organisation la CAN 2025 a bénéficié de trois décrets du colonel Mamady Doubouya, président de la transition. D’abord en plaçant la COCAN sous son autorité qui jouit d’une autonomie de gestion financière et administrative ; puis, un fonds de plus de 4 milliards de francs guinéens (494 000 euros) attribué au COCAN pour l’année 2022 ; et un Comité interministériel d’orientation de la CAN 2025 en Guinée présidé par le Premier ministre. 

Un peu avant, le ministre guinéen des Sports et de la Jeunesse a annoncé la signature des contrats pour la construction des stades et des villages CAN avec 6 sociétés. Il a en même temps donné les sites identifiés pour abriter ces stades, le nombre de places et pour couronner le tout, les maquettes de ces stades. Ce qui est bien à entendre pour le peuple de Guinée qui rêve de voir la plus grande compétition sportive organisée dans leur pays. Cependant, malgré la ferme volonté affichée par les nouvelles autorités, piloté par le ministre de Sport, les infrastructures peinent à sortir de terre.

Hélas, aujourd’hui rien n’est moins sûr sur l’organisation de cette CAN 2025 en Guinée. Car, des rumeurs courent sur la presse sportive guinéenne et les réseaux sociaux stipulant que la CAN est retirée à la Guinée. Ce, juste après la fin d’une mission conduite par le secrétaire général de la CAF, Véron Mosengo-Omba accompagné du président de la fédération béninoise de football et celui de la fédération libérienne de football à Conakry pour constater l’avancement des travaux.

Impossibilité de le réaliser en 2025 !

« La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a », ce proverbe discuté par Chamfort illustre bien la situation des autorités actuelles. Peu importe, leur volonté, elles ne sont là que depuis un an, ce qui en leurs temps a beaucoup évolué comme on l’a précisé ci-dessus. Malheureusement, la Guinée manque de tout ou presque, pour abriter une telle compétition. Tout est à faire côté sportif et plus encore dans les autres secteurs.

Jusque-là côté infrastructures sportives, le pays n’a aucun stade homologué, le seul qui est apte à le prétendre et qui existe est le Stade Général Lansana Conté dont la capacité est de 50 000 places. Aucun autre stade ne répond ou approximativement aux normes standards de la Confédération africaine de football. Difficile, d’autant plus qu’il faut au minimum 6 stades à présents pour organiser la CAN depuis 2019 quand le nombre de participants a évolué de 16 à 24 sélections.

Sur les sites identifiés, 5 stades sont repartis dans les différentes régions de la Guinée. Alors que, tenez-vous bien, pour un réseau long de plus de 43 000 km, c’est moins 2500 km de routes nationales qui sont bitumées. Soit seulement 5% du réseau routier national selon Agence Ecofin. Côté sanitaire, jusque-là, le pays peine à avoir des centres hospitaliers régionaux dignes de nom. Pour la plupart des préfectures d’ailleurs, comme la mienne à Télimélé, il n’existe de pharmacie.

CAN ou non, les travaux amorcés doivent continuer

Selon certaines sources, la dernière mission de la CAF avait sur sa valise une proposition de report de la CAN 2025 à une autre afin que le pays soit prêt. Ce que les nouvelles autorités ont refusé protestant pouvoir le faire en 2025, si c’est le cas tant mieux. J’ai envie de dire bingo. Mais même si l’information s’avère, il faut que les travaux continuent.

D’abord, parce qu’à côté du sport, l’organisation d’une CAN est un levier économique important. Les stades ne sont qu’un segment d’un tout, car à côté, il y a des hôtels, des aéroports, des infrastructures routières. Mais au-delà, c’est une aubaine pour permettre aux jeunes, et d’ailleurs à tout le monde d’avoir un emploi. Sur ce, je ne vais pas beaucoup argumenter, je vous conseille de lire ce billet de blog de Fofoot du mondoblogueur Fouda Fabrice.

Par ailleurs, le pays est une véritable nation de foot. Du 2 octobre 1960, premier match officiel (contre le Nigeria) à nos jours, la sélection guinéenne compte 11 participations en CAN. Elle est même surnommée le Brésil de l’Afrique, par la beauté de jeu que l’équipe nationale propose. Loin du Hafia légendaire, aujourd’hui, le club Horoya est le premier de la sous-région. En plus, le pays ayant deux ligues qui se disputent chaque année, les infrastructures sont indispensables.

Ces stades et ces infrastructures ne vont apporter que de la béatitude à la communauté de foot. Ceci, en attendant que la CAN soit organisée.

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