Alimou Sow : un citoyen du monde aux valeurs rurales

Article : Alimou Sow : un citoyen du monde aux valeurs rurales
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13 juillet 2021

Alimou Sow : un citoyen du monde aux valeurs rurales

Alimou Sow se définit « comme un enfant du village ». Né, à Pountougouré un petit village du district de Kansaghi, sous-préfecture de Brouwal (Télimélé), en Guinée. Ce quarantenaire a grandi dans ce milieu rural dont il se dit fier.
« Je vis aujourd’hui en ville avec les valeurs du village » précise-t-il, assis à la terrasse de son appartement d’un quartier huppé de Conakry.
Au village, il cumule les écoles primaire et coranique avant de transférer chez son oncle à Conakry, à l’obtention de son Certificat d’Etudes Primaires.

Toujours « premier de la classe », il n’a aucun mal à terminer le collège (Sangoyah) et le lycée (Yimbayah) pour entrer à la fac. Ce sera au Centre universitaire de Labé en 2004. En filière « anglais-bureautique » d’abord avant de sortir diplômé de maitrise d’administration générale (major de sa promotion).

Pourtant, son cœur battait pour le journalisme à l’université. Mais on ne renonce pas à sa passion. Alimou apprend le métier de journaliste sur le tas. Il devient correspondant de la radio Sabari FM et le journal Le Diplomate à Labé.

Son amour pour l’écriture le conduit à créer son blog en 2010. Il devient vite populaire sur les réseaux sociaux qu’il utilise « comme un CV professionnel ». Son style d’écriture empreint d’humour plait aux lecteurs et aux admirateurs.

Puis le succès arrive. Son blog, Ma Guinée Plurielle, est sacré « Meilleur blog francophone » en 2013 par la radio publique allemande « Deutsche Welle ».

Il est reconnaissant de son activité : « Le blog m’a ouvert les portes à beaucoup de choses. D’abord les prix, les voyages, mais aussi les rencontres. Parce que chaque déplacement est une expérience vécue », lance-t-il.

L’une de ces portes, c’est Radio France Internationale (RFI). Fin 2011, alors qu’il collaborait avec l’hebdomadaire guinéen Le Défi, Alimou Sow obtient un stage de deux mois à RFI. Il a l’occasion de voyager pour la première fois à Paris. Puis l’ouverture des portes s’enchaine.

Après RFI, il décroche un autre stage au journal français en ligne Slate Afrique. Il a eu même l’opportunité de piger pour Jeune Afrique à l’occasion d’un supplément que le magazine panafricain consacrait à la Guinée.

Un rêve qui devient réalité pour l’enfant de Pountougouré. Alimou me raconte une anecdote qui lui tient à cœur : « Lorsque j’étais enfant au village, je piquais le transistor de mon père. J’allais en brousse pour écouter RFI » se souvient-il. « Je rêvais de parler français comme les journalistes que j’entendais à la radio ».

Des journalistes comme Olivier Rogez, Christophe Boisbouvier, ceux-là même qu’il a côtoyé à Paris pendant son stage RFI et qui l’ont aidé à progresser.

Revenu en Guinée pour mettre en pratique l’expérience acquise, Alimou Sow travaille avec Espace Fm en tant que médiateur de l’émission « Les Grandes Gueules » en 2012. Il crée des comptes Twitter, Facebook et Gmail pour faciliter l’interactivité de l’émission avec ses auditeurs.

La même année, il postule pour le poste de chargé de communication à la délégation de l’UE en Guinée qu’il réussit à décrocher. Le blogueur devient chargé de com. Il garde sa plume, même si depuis 2019 il n’alimente plus son blog. Membre fondateur de l’Association des blogueurs de Guinée, il veut « laisser de la place aux plus jeunes blogueurs et blogueuses ».

Mais Alimou n’abandonne pas pour autant sa passion : l’écriture. Il consacre désormais sa plume à l’écriture littéraire. « Mon écriture est en transition » confie l’auteur.

En 2018, il est Premier Prix de la première édition du Concours littéraire Williams Sassine organisé par le CIRD. En 2017, il a fait publier chez l’Harmattan Guinée le meilleur de son blog dans un livre papier avec le titre : Ma Guinée Plurielle, chroniques d’une Guinée ineffable à partir d’un blog.

Désormais, Alimou consacre son talent et son réseau au service de la société en lançant des projets participatifs. Les résultats sont remarquables : construction d’une école dans un village à Mali au nord de la Guinée, SOS pour une femme atteinte de cancer du sein et dernièrement un projet humanitaire en faveur de l’artiste Binta Laly Sow.
Père de famille, M. Sow a deux enfants. « C’est un mari travailleur, qui aime faire le ménage à la maison et qui passe beaucoup de temps avec les enfants », témoigne sa femme Ramatoulaye.

Auteur : Diarouga Aziz Balde

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Commentaires

L'Indépendant
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Une très belle plume courage mon champion

Diarouga Aziz Balde
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Merci beaucoup mon cher