Un pied dans l’école, un autre dans les affaires ou l’Étudiant entrepreneur 

L’événement qui réunit les étudiants qui s’illustrent dans l’entrepreneuriat a été clôturé ce samedi 18 mars 2023. Le Salon des étudiants entrepreneurs s’est tenu pendant trois jours à l’Université Française de Guinée, du 15 au 18 mars 2023.

Un pied dans l’école, un autre dans les affaires. C’est le résumé des types de profils des personnes qui ont durant trois jours vendu, exposé, échangé, etc., de et autour de leurs entreprises. Ils sont tous des étudiants, venant de différentes universités de Guinée, mais tous, d’un commun statut « Étudiant Entrepreneur ».

Nous sommes à Ratoma Bonfi. A peine introduits dans l’Université française de Guinée, les esprits sont frappés par les banderoles et affiches de l’activité. Sur le couloir qui nous mène derrière le bâtiment de l’Université, des stands sont déjà occupés. Le premier est celui d’Alimou et son équipe, son entreprise se nomme WaL yKey (qui signifie un travailleur en langue Sousso). Sa plate-forme, Web et mobile, met en relation un technicien et un particulier pour des services de rénovation à domicile : « Nous sommes dans tout ce qui est de l’artisanat, les métiers professionnels. L’objectif est de valoriser les métiers professionnels », clame le fondateur et gérant de WaL ykey, Alimou Sow.

À ses côtés est assis un des sept collaborateurs et amis avec lesquels il a matérialisé son idée et gère avec Amadou Sadio Diallo : « Si nous déployons un technicien pour aller résoudre un problème, nous ne recevons l’argent que quand le client sera satisfait » garantit-il, en tant que directeur des opérations de la plateforme.

Fanta Keita, entrepreneure au visage humain

Sur le grand stand où se tiennent des speechs des étudiants entrepreneur, Fanta Kaba, étudiante en L2 Communication, tient son discours devant des visiteurs et organisateurs et vend son produit.

À 20 ans, elle a déjà son entreprise Djeite’s Care. Jeune dans l’âge mais très mature d’esprit. Si beaucoup ont entrepris et sont dans ce salon pour un but lucratif, derrière l’entreprise de Fanta Kaba se cache un visage très humain : « J’ai commencé cette entreprise à cause du décès d’une amie. Elle est décédée à cause des produits cosmétiques à base de produits chimiques et néfastes. »

Avec ses premières bourses (285 milles GNF, environ 30 €) en 2022, en L1 à l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC) de Kountia, elle fonda alors seule Djeite’s Care qui est un produit bio 100% naturel et offrant des soins capillaires. Produit hydratant et nourrissant qui « protège les cheveux des imperfections telles que la chute des cheveux, la gale et la teinte. Il est également un adoucissant pour les cheveux » exposait-elle devant les différents visiteurs du grand stand.

La cerise sur le gâteau, son entreprise est aujourd’hui certifiée par l’Office National de Contrôle Qualité offrant des soins capillaires. Sa formation est, en grande partie, ce qui fait la réussite de ses affaires : « C’est grâce aux études en Communication que j’arrive à faire des choses. Avec la publicité, les stratégies, l’art oratoire, le comportement… tout à part ma famille, la comm’ est ce qui m’a et m’aide de plus. »

Le concept « Étudiant-Entrepreneur » prôné par l´État

Dans une Guinée où le nouveau ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, prône le concept « Étudiant-Entrepreneur », ce salon donne l’opportunité aux jeunes étudiants d’avoir une visibilité incroyable. C’est ce que nous assurent Touré Fanta, étudiante en Sciences Politiques et Barry Thierno Abdoulaye, étudiant en Communication de l’entreprise Otaku Artmin, faisant des dessins et la confection d’habits inspiré par la culture japonaise.

Une visibilité, mais également un accompagnement de la part de l’État, nous explique la chargée de Communication du Fond National pour l’Insertion des Jeunes, l’une des directions du Ministère des Sports et de la Jeunesse dont la cible est l’insertion des jeunes.

Devant le stand où ils inscrivent les différents entrepreneurs dans les données de leur direction pour des fins d’aides, Fati Keita explique l’apport du Fond : « Nous avons la mission de les insérer professionnellement, de les former, de les encadrer et les orienter vers un monde plus professionnel. On a plusieurs programmes de formation comme l’entrepreneuriat, la communication, le droit administratif et tant d’autres à l’endroit des jeunes âgés de 15 à 35 ans. » Indique madame Keita.

Le Salon des Étudiants Entrepreneurs est à sa deuxième édition. Cette édition qui a débuté le 16 mars a vu plus de 80 stands tenus par des étudiants venant de tout le pays.